Les Sous-Marins Français


Q185 La Minerve

Voici l’histoire du sous-marin Minerve Q185, qui a rejoint les Forces Navales Françaises Libres en Angleterre en 1940.

L’association des sous-mariniers du Finistère – Amicale AGASM Minerve – doit son nom de baptême à ce sous-marin.

Le document ci-dessous relate la vie de la Minerve Q185 depuis sa mise en service actif en juin 1936, jusqu’à sa destruction après échouage en 1946.


S647 La Minerve

Le 27 janvier 1968, au large de Toulon, le sous-marin Minerve disparaissait sans laisser de trace, faisant 52 victimes.

La Minerve en escale à Bergen (TLD 1962)

 

 

 

 

 

 

Allocution du Général De Gaulle : “Des marins sont morts en mer. Ils étaient des volontaires. C’est à dire qu’ils avaient d’avance acceptés le sacrifice et qu’ils avaient conclus un pacte avec le danger”.

“C’est pour cela, en particulier que le sous-marin “Minerve” a laissé au cœur de la France toute entière, un souvenir profond et à ses armées un exemple qui durera. Au nom de la patrie, je salue leur mémoire et je suis sûr que de ce qu’ils ont voulu faire et de ce qu’ils ont fait sortira pour notre France, quelque chose de fort comme ils l’avaient voulu. Vive la France.”

Une partie de l’équipage de la Minerve

 

 

 

 

 

 

 

 

Crédit Net Marine : Baptisé le 19 septembre 1960, le sous marin Minerve S647, est mis sur cale en mai 1958 aux chantiers Dubigeon, à Nantes, et mis à flot le 31 mai 1961. Il était le 7ème sur 11 de la série des 800T type Daphné. Après une croisière d’endurance en eaux froides (Londonderry, Bergen, Göteborg) en novembre 1962. Il quitte Cherbourg pour rallier son nouveau port base Toulon, où il arrive le 22 décembre 1962. Il est affecté à la 1ère escadrille de sous-marins.

Depuis cette date il ne quittera plus les eaux de la Méditerranée. Entré en service le 10 juin 1964, il effectue son premier et unique grand carénage dans un des bassins Missiessy de l’arsenal du 1er janvier au 1er octobre 1967.

Le 27 janvier 1968, la Minerve navigue au large de Toulon en exercice avec l’Eurydice et la Junon. La météo est mauvaise. La Minerve refait surface pour débarquer un officier en formation, puis le sous-marin replonge. Ce sera sa dernière immersion. Il disparaît quelque temps après, avec ses 52 membres d’équipage, au sud-est du cap Sicié par 2000 m de fond. Outre l’Atlantic, qui eu le dernier contact avec le sous-marin, des moyens seront mis en place rapidement par la marine pour effectuer les recherches, dont un nombre important de bâtiments : Cassard, Kersaint, Jaureguiberry, La Bourdonnais, La Galissonnière, l’Elie Monnier, le Commandant Robert Giraud, L’Agenais, Le Béarnais, L’Enjoué, L’Adroit, L’Alerte, Le Frondeur, un Alizé, les dragueurs de la 30ème division dont la Paquerette, toutes les unités disponibles de la Direction du port, et même le porte-avions Clemenceau ! Le Télénaute, le Terebel (institut français du pétrole) et la soucoupe Cousteau rallie également la zone. Malheureusement, malgré tous ces efforts, les recherches ne donnent rien, et sont suspendues le 2 février. Les seismologues du laboratoire de géophysique vont toutefois apporter un indice intéressant. En effet, en dépouillant les enregistrements de leurs analyseurs, ils découvrent une anomalie, correspondant à une onde de choc dont le point d’origine se trouve à une vingtaine de kilomètres en mer, au sud de Toulon. Sans pouvoir localiser le lieu exact de la catastrophe, on peut alors déterminer le moment exact de l’implosion de la coque : le 27 janvier à 07h58. La cause de l’avarie fait l’objet de nombreuses hypothèses (collision, voie d’eau, noyage via le schnorchel, avarie de l’appareil à gouverner, explosion interne,…). Il est possible que l’accident soit le résultat d’un défaut de conception du sous-marin auquel s’ajoute la réaction en chaîne d’incidents mal maîtrisés.

Deux principaux problèmes se posaient à l’époque, d’une part l’ergonomie du matériel, qui ne permettait pas toujours de réagir avec toute la promptitude nécessaire à un incident, d’autre part des difficultés de formation des équipages, à un moment où la constitution des équipages des premiers SNLE type Le Redoutable demandait beaucoup de monde, et où les méthodes d’entraînement étaient encore par trop artisanales. Il n’y avait, par exemple, pas de simulateur à terre.

Opération REMINER

La recherche de l’épave de la Minerve fait l’objet de l’opération REMINER (REcherche MINERve) de 1968 à 1969. En juillet 1968, La Recherche rallie la Méditerranée pour effectuer un balayage de la zone avec un sondeur à loupe, mais ne repère rien de probant.

Du 17 septembre 1968 à octobre 1969, le bathyscaphe Archimède va effectuer une série de plongée pour essayer de découvrir l’épave de la Minerve, mais sans grand succès. Le Mizar américain n’aura pas plus de chance. On fit même appel à des radiesthésistes, et autres charlatans.

En 2006, l’épave n’a toujours pas été précisément localisé, elle ne le sera peut-être jamais. Il reste que trente ans après, les moyens techniques de détection ont considérablement évolué. Des navires comme le Beautemps-Beaupré ou le Pourquoi-Pas ? pourraient reprendre les recherches avec plus d’acuité. Mais est-il temps de réveiller les morts ?


Monument National des Sous-Mariniers

 

 

 

 

 

 

Monument National à la mémoire des sous-mariniers morts pour la France ou en service commandé

Ces hommes dont on n’a plus jamais revu les visages, tous ces sous-mariniers ou personnels volontaires qui depuis 1905 sont morts pour la France ou en service commandé, ne les cherchons pas dans les profondeurs où l’océan est sans étoiles ni fanaux, où leurs vaisseaux longs et fins gisent sur les sables gris, au vent brun des laminaires, là où ces bateaux conçus pour l’hermétique se sont ouverts là où, après avoir pénétré la mer, c’est à présent la mer qui les pénètre, les habite, les dévore.

Nous les trouverons dans le souvenir et la gloire, chaque évocation de leur odyssée les arrachant un peu plus au seul irrémédiable naufrage qui est celui de la méconnaissance et de l’oubli.

Ils ont offert à la France un supplément de France, une France d’un bleu plus profond, une France sous-marine, abyssale, inimaginable et mystérieuse, qu’ils ont conquise et défendue au péril puis au sacrifice de leur vie.

Ce furent d’étranges morts que les leurs, morts sans récits ni témoignages, morts secrètes, invisibles et silencieuses, dont nous ne savons rien sinon l’effroi que leur seule idée nous procure.

Eux, jusqu’à l’ultime seconde, ont su ce qu’ils avaient à faire, même et surtout quand, pour eux, il n’y eut justement plus rien à faire sinon rester des hommes debout au milieu de leurs compagnons, sinon entrer en ferveur, en vaillance, en loyauté, en générosité jusqu’au don d’eux même.

A travers l’élite, les périls, les vastes aventures, ils ont choisi la trajectoire la plus droite : celle du devoir qui ne souffre pas de dérive.

Même quand tout était réputé perdu, les sous-mariniers, officiers, hommes d’équipage, techniciens, continuaient le combat à défaut de faire remonter le bateau, c’est l’espoir qu’il maintenait ainsi à son niveau le plus haut.

C’est pourquoi ils ne témoignent pas de la mort mais de la vie.

Une vie à la fois de chasseur et de proie, une vie de confinement mais de libre choix, de lumière artificielle mais d’amitié vraie, de tempête en surface mais de sérénité au cœur, de plongée dans l’obscur mais de certitude du choix, de grenades et de mines qui désagrègent mais de solidarité qui refonde.

Plus l’océan s’est assombri, plus leur destin s’est révélé lumineux.

A La verticale des gouffres bleus qu’ils ont pour linceul, où des mères, des épouses, des enfants, des fiancées, et peut-être des anges, leur ont jeté des fleurs, quelque chose émerge à jamais, quelque chose d’indestructible : un mot qui s’ouvre sur les trois même lettre que le mot mer, et d’ailleurs c’est un mot infini comme la mer, et c’est le mot « MERCI »

Didier DECOIN Secrétaire Général de l’Académie Goncourt Ecrivain de Marine


Cherbourg et les sous-marins

L’arsenal de Cherbourg est spécialisé depuis longtemps dans la construction de sous-marins militaires. C’est le seul port Français à avoir atteint dans cette spécialité un savoir-faire exceptionnel, de réputation mondiale.

La construction de sous-marins a commencé à la fin du XIXe siècle. Le premier sous-marin, le Morse, a été lancé le 4 juillet 1899. Depuis, plus de cent sous-marins ont été mis à l’eau à Cherbourg.

Le premier sous-marin à propulsion nucléaire, Le Redoutable, a été lancé à Cherbourg le 29 mars 1967.

Jusqu’aux SNLE type Le Triomphant, la construction était réalisée dans des cales à plans inclinés. Aujourd’hui les sous-marins sont construits sur un plan horizontal et mis à l’eau au moyens de marcheurs.

Cherbourg héberge aussi la Cité de la Mer qui expose le Redoutable, premier sous-marin nucléaire lanceur d’engins (SNLE) Français. C’est le plus grand sous-marin visitable au monde.

Le document en attaché donne la liste des Sous-Marins Français construits à Cherbourg.


Les Sous-Marins musées

Des sous-marins sont devenus des musées ouvert au public :

Sans oublier les salles du patrimoine Sous-Marins au fort de Bertheaume en Plougonvelin

“Auteur JLC”